Temps libre et mobilités du quotidien : invitée par Forum Vies Mobiles, la FGTE présente ses propositions

Le 3 décembre 2024,  l’association, groupe de réflexion et d’expertise « Forum Vies Mobiles », restituait les résultats de sa dernière enquête participative sur les déplacements et les modes de vie à l’Académie du Climat à Paris. La FGTE-CFDT y était représentée par son secrétaire général pour une table ronde avec Marie Pochon, députée (groupe Ecologistes) et Annelise Avril, directrice des grands réseaux urbains (KEOLIS)

Cette enquête menée auprès de 12000 citoyennes et citoyens portait sur les mobilités liées au temps libre du quotidien : un sujet rarement traité bien qu’il concerne très directement les politiques de transport et de mobilité. Ainsi les Français-es disposent de 36 heures de temps libre par semaine en moyenne mais sur des temps fractionnés et passent autant de temps à se déplacer pour leurs loisirs que pour leur travail. Ils se déplacent toutefois moins loin et plus lentement dans ce cadre (environ 100 km par semaine en moyenne). 82% de ces déplacements sont effectués en proximité à moins de 20 km du domicile. Ces moyennes cachent de fortes disparités en fonction du revenu, de l’âge et surtout du genre, puisqu’une femme avec enfant voit son temps libre se réduire de 25% et les distances parcourues sur son temps libre limitées à une plus grande proximité.

Dans un avis co-rapporté par C. Caillet (CFDT) le Conseil économique social et environnemental (CESE) a pris la mesure d’une forte aspiration sociale à un meilleur équilibre entre temps de travail et temps libre, sans doute renforcée par la crise sanitaire de 2020-2021. Au-delà de cette aspiration générale à ce meilleur équilibre, plusieurs nouvelles modalités d’organisation du travail sont apparues : semaine de quatre jours, télétravail… Dans leur possibilité d’accès comme dans leur adéquation aux diverses situations de travail ces initiatives font l’objet d’appréciations diversifiées de la part des travailleuses et travailleurs. Dans le cadre d’une participation citoyenne réalisée par le CESE auprès de 10600 citoyennes et citoyens, on note par exemple que les plus jeunes générations veulent davantage sanctuariser un temps de déconnexion du travail, tandis que les générations d’actifs les plus anciens acceptent majoritairement une liberté de connexion-déconnexion au travail pour pouvoir s’organiser. Il existe une aspiration au temps libre continu chez les jeunes plus forte que chez les plus anciens qui préfèrent une flexibilité dans l’organisation. Les femmes se retrouvent majoritairement également dans l’aspiration à une plus grande liberté d’organisation mais cette tendance est directement reliable aux contraintes d’organisation plus fortes auxquelles elles restent davantage soumises que les hommes (accompagnement des enfants, exercice de plusieurs emplois à temps partiel…).Il y a donc aussi beaucoup d’inégalités dans l’accès réel au temps libre par l’utilisation de ces nouvelles formes d’organisation du travail et il existe par ailleurs le risque d’une plus forte intensification du travail en cas de concentration des activités sur un temps limité ou sur des possibilités de sollicitations professionnelles non régulées.

L’avis du CESE se garde de promouvoir une solution mais prône plutôt une ouverture de l’ensemble du panel des solutions aux situations réelles du travail en renforçant le dialogue social. Il pointe que la problématique du temps libre s’articule en fait autour de trois objectifs à atteindre par des mesures concrètes :

  • Le Temps libre à protéger : la notion doit être définie et protégée juridiquement car le temps libre et le temps de repos sont 2 notions bien différentes. Or il n’existe qu’une définition négative du temps libre dans le code du travail : tout ce qui n’est pas du temps de travail serait du temps libre ;
  • Le Temps libre à libérer (aides à la garde d’enfants, politiques sociales en direction des aidants : par exemple élargir le spectre des situations qui permettent de s’absenter au titre de l’aidance familiale), partage de responsabilités familiales ; mobilité, logement)
  • Le temps libre à valoriser, celui de l’engagement (prise en compte des compétences acquises au titre des activités associatives ou syndicales, droit à absence ; ).

Le premier objectif passe précisément par une définition explicite pour protéger le temps libre dans le code du travail comme un temps exempt de toute sujétion de l’employeur. Cela supposerait de revoir totalement les critères et conditions de l’astreinte en France, une modalité de travail très répandue dans les transports, qui reste très permissive en France. Pour entrer en conformité avec le droit européen, le recours à l’astreinte devrait être beaucoup plus limité et, s’il continue à être pratiqué, davantage assimilé à du temps de travail effectif.

Enfin l’avis du CESE porte un regard critique sur la tendance à la marchandisation du temps libre notamment par les moyens numériques qui sont susceptibles d’en aliéner une partie. Il s’agit donc de prôner une politique ambitieuse d’accompagnement du temps libre qui facilite l’accès à des loisirs collectifs et émancipateurs (création d’équipements culturels, sportifs, accessibles à tous).

Pour la FGTE, S. Mariani a rappelé ensuite certaines propositions soutenues par la CFDT en matière de mobilités pour favoriser l’accès de toutes et tous à plus de temps libre et une plus grande variété de loisirs.

L’avis du CESE « Quelles solutions pour des mobilités durables et inclusives en zones peu denses ? » montre qu’il n’y a pas de fatalité à une obligation d’utiliser sa voiture pour accéder aux loisirs de son choix et aux moments souhaités. Dans le cadre d’une participation citoyenne qui a réuni 10100 citoyennes et citoyens, l’accès aux loisirs ressort majoritairement en deuxième ou troisième place en fréquence de déplacements quotidiens. 13% des répondant-e-s seulement, plutôt les plus âgés, déclarent ne pas vouloir renoncer à leur voiture pour leurs déplacements quel qu’en soit le motif et même en présence de solutions alternatives. En revanche, à peine 4% estiment que les sorties la nuit ou en soirée sont un obstacle à l’utilisation d’une alternative à la voiture. Au global, cette enquête démontre d’abord une très forte attente pour le rédéveloppement de transports collectifs pour desservir leur territoire.

Parmi les préconisations portées pour répondre mieux à cette attente d’une meilleure accessibilité aux loisirs et aux lieux du temps libre, on peut citer :

  • La nécessité de modifier le code de l’urbanisme et de la construction pour imposer une desserte multimode des équipements de services essentiels (y compris équipements sportifs, culturels…)
  • La mise en place d’un forfait mobilités durables citoyen pour favoriser l’accès de toutes et tous à une offre de mobilités diversifiée en compensant les inégalités liées aux territoires les moins bien desservis,
  • Le redéveloppement des transports collectifs dans le cadre d’une programmation décennale des investissements (dont 40 milliards d’euros pour les mobilités du quotidien en zones peu denses) avec du confort et du service pour que le temps de transport ne soit pas du temps perdu, mais puisse permettre de travailler ou de se distraire ;
  • L’intérêt de promouvoir des expérimentations pratiquées par certaines entreprises pour favoriser l’inclusion de tout ou partie du temps de transport dans du temps de travail effectif (recours au télétravail pendent le temps de trajet…)
  •  La nécessité d’une concertation locale incluant les organisations syndicales (notamment celles représentant les travailleurs du transport) et des citoyens pour mieux faire correspondre la gestion des temps d’activité avec l’organisation des transports à l’échelle d’un bassin de vie ;
  • La nécessité d’un dialogue social territorial et notamment de clauses sociales dans les contrats d’opérateurs passés par les autorités organisatrices de transports pour anticiper et concilier les besoins de la population en flexibilité de l’offre et les attentes des travailleurs des transports (métiers en tension avec horaires décalés, notamment nuits et week-ends…).

La FGTE-CFDT a fait siennes l’ensemble des préconisations des deux avis du CESE qu’elle continuera de porter auprès des pouvoirs publics avec un cap : protéger le temps libre pour toutes et tous, concilier les aspirations légitimes des populations à accéder à un temps libre émancipateur et préserver le droit des travailleurs des transports et de l’environnement à des conditions d’emploi dignes et à une meilleure qualité de vie.

Pour en savoir plus :

Enquête de Forum Vies Mobiles 2024 sur la mobilité liée au temps libre du quotidien 

Avis du CESE sur l’articulation des temps de vie professionnel et personnel

Avis du CESE sur les mobilités durables et inclusives en zones peu denses

Présentation par UFM CFDT des travaux ITF sur la fatigue des marins au dernier conseil supérieur des gens de mer 

Fatigue des marins : un enjeu crucial pour la sécurité et le bien-être dans le transport maritime

Lors de ma présentation au CSGM, j’ai eu l’occasion de mettre en lumière les travaux de l’UFM CFDT et de l’ITF concernant la fatigue des marins, une problématique majeure pour la sécurité maritime et la santé des travailleurs en mer.

Points principaux abordés :

  • Causes de la fatigue : longues heures de travail (>14h/jour), cycles de veille-sommeil perturbés, environnement bruyant à bord des navires.
  • Conséquences : diminution des capacités cognitives, augmentation des risques d’accidents, impact sur la santé mentale (anxiété, dépression), troubles chroniques.
  • Préconisations de l’ITF : respect des horaires de repos, amélioration des conditions de vie à bord, gestion proactive des risques liés à la fatigue.

Les marins soulignent leurs profondes inquiétudes concernant la fatigue, la signalant comme un problème de santé critique et un problème de sécurité. 

De manière cohérente, la recherche affirme que les gens de mer endurent des heures de travail plus longues que celles de leurs collègues homologues terrestres. Les gens de mer  travaille en moyenne 75 heures / semaine voir plus .

Il convient de rappeler que les limitations du temps de travail ont été conçues à l’origine pour préserver la sécurité, la santé et le bien-être des travailleurs. 

Malgré cette richesse de preuves scientifiques, les réglementations maritimes prescriptives actuelles semblent manquer de capacité à relever adéquatement le défi de la fatigue .La réglementations existantes, autorisant des semaines de travail allant jusqu’à 91 heures (MLC, 2006) ou même 98 heures (STCW 1978, tel que modifié),

La culture inhérente au secteur maritime sur le temps de  travail à bord reste bien ancrée dans un déni sur la santé mentale, l’isolement , le manque d’effectif et la volonté intrinsèque d’être en règle avec le registre des heures de travail sont bien ancré mais ne reflète pas la réalité .

Position de l’UFM CFDT : Nous rappelons l’importance cruciale de créer une branche spécifique AT/MP maritime (Accidents du Travail/Maladies Professionnelles). Cette structure permettrait d’analyser et de quantifier l’impact de la fatigue sur les marins en activité ou après carrière. Malheureusement, malgré des efforts constants, cette avancée reste à concrétiser en urgence.

Voir la présentation

UE: entrée en vigueur d’une législation inédite pour encadrer l’IA

De nouvelles dispositions légales, d’origine Union européenne, sont entrées en vigueur depuis le 1/08.

Elles visent, et c’est une première au niveau mondial, à encadrer l’usage de l’intelligence artificielle (IA) en tentant de favoriser l’innovation en Europe tout en limitant les risques et dérives.

La Présidente de la Commission européenne a donné les contours du dispositif :

« Il s’agit du cadre pionnier de l’Europe pour une IA innovante et sûre. Il favorisera le développement d’une IA à laquelle les Européens peuvent faire confiance. Il aidera les PME et les jeunes entreprises européennes à mettre sur le marché des solutions d’IA de pointe. »

Prévues pour entrer en vigueur en 2026, quelques-unes d’entre-elles s’appliqueront dès 2025.

Les contraintes imposées visent à limiter et contenir le risque. Elles sont définies proportionnellement aux dangers que fait courir l’IA à la société.

Le risque est classifié, ainsi les systèmes d’IA légers, ou dont le niveau de risque est jugé limité, ne seront pas soumis à des obligations lourdes au contraire de ceux touchant les sujets stratégiques, l’éducation, les ressources humaines ou le maintien de l’ordre, soumis à des obligations strictes. L’ensemble devra être respecté pour être autorisé dans l’UE.

Par exemple, la machine devra être contrôlée par l’humain, un mode d’emploi technique devra être disponible et un système de gestion du risque opérationnel. Pour autant, les interdictions resteront à la marge et concerneront surtout les applications qui ne respecteraient pas les « codes » européens comme les systèmes de notation citoyenne, de surveillance de masse utilisés en Chine.

Le calendrier débute le 2/02/2025 et les amendes en cas d’infraction peuvent aller jusqu’à 7% du chiffre d’affaires mondial. Les entreprises doivent se préparer dès à présent.

Sont prévues également des règles particulières dédiées aux IA génératives. L’objectif fixé est de s’assurer de la qualité des données utilisées dans la mise au point des algorithmes, le respect des droits d’auteur. Tout le contenu, sons, images et textes, généré artificiellement devra être identifié pour éviter de manipuler l’opinion.

Ce règlement a été définitivement adopté par les 27 Etats membres de l’UE le 21 mai, après son adoption par le Parlement européen à une très large majorité.

A noter la position française, un peu frileuse face à un encadrement lourd et excessif qui menacerait le développement d’un secteur d’avenir.

Volonté du Sénat de restreindre le droit de grève dans les transports : pour la FGTE-CFDT, ça ne passera pas !

Dans une proposition de loi démagogique et scandaleuse, le sénateur centriste H. Marseille a porté l’idée d’une suspension du droit de grève dans les transports pour certaines périodes de l’année, fixées au bon vouloir du Gouvernement… Un texte qui, après de nombreuses modifications, a été adopté par le Sénat ce 9 avril.

La CFDT a été reçue en audition par le  sénateur rapporteur du texte, P. Tabarot, le 29 mars. La FGTE a fait connaître à cette occasion sa position aux Sénateurs sur un texte qu’elle juge à la fois inopportun, inconstitutionnel et incohérent. D’autres secteurs de la FGTE ont été reçus par des groupes politiques la semaine suivante, avant le vote en première lecture, et ont fait également valoir leur opposition absolue et argumentée à ce texte.

La FGTE-CFDT a ainsi indiqué aux sénateurs que si cette initiative se poursuivait, notre organisation la combattrait sans hésitation par tous les moyens légitimes.

1/ Une proposition de loi inopportune

La FGTE rappelle qu’il existe déjà un dispositif très complet d’encadrement du droit de grève dans les secteurs du transport public qui laisse la place à la concertation et à la négociation (alarme sociale 14 jours avant, concertation obligatoire, préavis 5 jours avant, négociation obligatoire, et déclaration individuelle 48 h avant).

Dans un contexte où se développent des revendications catégorielles radicales et non régulées (collectifs de salariés), prétendre imposer une trêve sociale en légiférant pour suspendre le droit de grève est illusoire et dangereux. On a au contraire besoin de plus de dialogue social et de plus d’intermédiation par les syndicats pour pacifier les relations sociales quand elles se tendent. Il s’agirait donc bien plutôt de redonner plus de moyens pour le dialogue social de proximité qui a justement été déshabillé par la dernière réforme du code du travail.

La FGTE rappelle aussi que toutes les tentatives historiques d’interdire ou de contourner le droit de grève en France n’ont jamais fonctionné : lorsque par exemple l’Etat a voulu avoir recours à des réquisitions dans les mines en 1963, pour casser la grève des mineurs, les travailleurs ont quand même cessé le travail massivement malgré les interdictions, rendant les sanctions inapplicables. Plus récemment, on a pu voir l’impuissance du Gouvernement à empêcher les blocages des routes par les agriculteurs. Le fait social s’impose de lui-même : quand un mouvement de travailleurs est massif, l’interdiction légale est très difficile voire impossible à faire respecter par la force.

En revanche, si on veut inciter à une gilet-jaunisation des relations sociales, ce texte est sans doute le meilleur chemin à suivre !

Le moment choisi pour présenter un tel texte semble d’ailleurs totalement inopportun : en plus des légitimes revendications des travailleurs sur leur pouvoir d’achat qui s’expriment par exemple très vivement dans la logistique, le secteur des transports connaît de lourdes transformations :

  • Ouverture à la concurrence ou remise en concurrence (SNCF, RATP, réseau OPTILE, transports urbains, ports de commerce…)
  • Déstabilisation d’acteurs historiques
  • Transition écologique

En outre il existe encore de vives tensions autour de l’organisation des JO 2024 et une très forte opposition des salariés et de leurs organisations à une nouvelle réforme de l’assurance chômage et à une future « loi travail » annoncée pour l’automne.

Enfin le secteur des transports connaît aussi un très important problème d’attractivité des métiers avec des difficultés de recrutement considérables : le déficit prévisionnel de personnel à l’horizon 2030 est estimé à 384 000 salariés dont 45 000 conducteurs de véhicules manquants.  

Pour la FGTE, ça n’est donc certainement pas en ajoutant des contraintes et des sujétions supplémentaires à des personnels qu’on a déjà du mal à trouver qu’on aura une plus grande continuité du service !

La CFDT le redit : la solution à toutes ces problématiques et aux tensions sociales qui en découlent ne réside pas dans l’interdiction et dans la répression. Elle est dans un dialogue social qui fonctionne mieux et qui porte du fruit.

2/ Une proposition de loi inconstitutionnelle et incohérente

La FGTE-CFDT a aussi fait valoir aux sénateurs un certain nombre d’arguments juridiques qui vont très clairement à l’encontre de l’entrée en vigueur d’un tel texte.

Pour la CFDT l’interdiction n’entre pas dans le champ de « la réglementation » du droit de grève prévue par l’article 34 de la Constitution. Ce que le texte propose ici c’est la suspension pure et simple d’une liberté constitutionnelle. Or, réglementer ça n’est pas suspendre ! Une telle disposition n’est donc pas viable.

Par ailleurs ce texte prévoit de déléguer au pouvoir du Gouvernement l’arbitrage et la priorisation entre plusieurs libertés constitutionnelles. Or c’est un domaine strictement réservé à la loi en France. De quel droit le Gouvernement pourrait-il choisir que la liberté de circulation pour les vacances serait supérieure à la liberté de circulation au quotidien pour aller travailler, passer un examen ou aller à l’école ? Pourra-t-on comprendre en fonction des dates choisies que le droit à une vie familiale normale est supérieur à l’occasion d’une fête d’origine chrétienne qu’à l’occasion d’une autre fête ?

Tout cela serait d’une très grande fragilité et confine à l’amateurisme !

Quant aux dispositions répressives initiales -pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement des travailleurs !-, elles étaient de toute évidence disproportionnées au regard de l’objectif poursuivi.  Le principe de la stricte nécessité de la peine (reconnu depuis la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789) se trouvait totalement bafoué dans cette première version du texte qui conduisait à une forme de réquisition générale du personnel au mépris des strictes conditions juridiques de l’exception et de l’urgence dans lesquelles la réquisition peut seulement être envisagée.

Enfin la FGTE-CFDT a pointé auprès des sénateurs l’extrême confusion du texte qui mélange les services commerciaux et les services publics de transport, l’ordre public et le fonctionnement d’un service de transport. Pour justifier de telles mesures exorbitantes, le texte ne prend même pas la peine de qualifier les transports de « service essentiel ».

Et pour cause : si une telle qualification juridique était retenue par la loi, encore faudrait-il peut-être songer à rétribuer ses personnels à la juste mesure du service rendu…

A la suite d’une séance publique laborieuse le 9 avril, la majorité sénatoriale de droite s’est évertuée à tenter de rendre ces dispositions un peu plus présentables : suppression des sanctions pénales, limitation des restrictions aux personnels indispensables au fonctionnement des services, réduction des périodes de suspension du droit de grève…

Peine perdue et objectif manqué pour la FGTE-CFDT : ce texte reste juridiquement inconstitutionnel et socialement inacceptable.

Gageons qu’il n’ira pas plus loin que le Sénat. Dans le cas contraire, la riposte de la FGTE-CFDT sera immédiate et vigoureuse.

Qualité de l’air dans les transports : la FGTE entendue à l’Assemblée Nationale pour renforcer la protection des salariés.

Le 13 mars 2024, la FGTE-CFDT a initié une nouvelle intervention auprès des pouvoirs publics pour améliorer la prise en compte pour les travailleurs du risque lié à la qualité de l’air dans les souterrains ferroviaires.

Notre fédération représentée par Patrick Rossi et Sébastien Mariani a été reçue à l’occasion d’une table ronde par les députées Sophie Taillé-Polian (NUPES-Ecologiste) et Claire Pitollat (Renaissance – présidente du conseil national de l’air), toutes deux co-présidentes du groupe d’études parlementaire « Air et Santé » à l’Assemblée Nationale.

L’objectif de cette démarche est à terme de pouvoir mieux encadrer par une loi la qualité de l’air dans les emprises ferroviaires souterraines et de mieux prévenir et traiter ce risque pour la santé des travailleurs employés par les opérateurs de transport.

La FGTE poursuit ainsi son combat de plusieurs années après avoir obtenu gain de cause au Conseil d’Etat qui a imposé au Gouvernement l’amélioration dans le code du travail des normes d’exposition aux poussières pour les travailleurs intervenant en milieu confiné (locaux professionnels à pollution spécifique dont font partie les emprises ferroviaires souterraines). Une avancée historique mais qui est pour la FGTE-CFDT une première étape dans la prise de conscience.

Forte de sa longue expérience sur ce dossier, notre délégation a rappelé les exigences de la FGTE de voir traiter en grand et rapidement cette problématique qui pourrait devenir un nouveau « dossier amiante ».

Parmi nos demandes :

  • Une harmonisation des normes applicables aux travailleurs avec celles applicables en santé publique à l’ensemble des citoyens. Aujourd’hui les normes applicables aux citoyens sont 50 fois plus sévères… Pourtant le risque sur la santé est le même et celles et ceux qui y sont exposés 7 ou 8 heures par jour pour leur travail sont davantage en risque.
  • Une association de la CFDT au suivi des investissements et mesures techniques mises en œuvre pour améliorer la qualité de l’air dans les transports (avec des mesures régulières, objectives et transparentes discutées avec les représentants du personnel).
  • La mise en place pour ce faire de processus de contrôle indépendant des opérateurs et des autorités organisatrices assortis de systèmes de sanctions en cas de concentrations excessives.
  • La mise en place d’un dispositif de prévention spécifique par un suivi médical renforcé, la constitution de données médicales de suivi par cohortes correspondant à divers degrés d’exposition en fonction de l’activité professionnelle et un dispositif de prise en compte en pénibilité et en indemnisation.
  • La reconnaissance des pathologies liées à l’inhalation de poussières en maladies professionnelles et en cause d’usure professionnelle.

Les députées du groupe d’études parlementaires ont pris note de l’ensemble de nos demandes en vue de proposer un texte de loi qui pourrait encadrer ce risque professionnel.

La FGTE continuera de suivre ce dossier très attentivement et d’actionner tous les leviers pour diminuer ce risque sanitaire important  pour des dizaines de milliers de travailleurs des transports.

Décarbonation des transports et formation professionnelle : la FGTE-CFDT revendique un statut pour le salarié des transports en transition écologique

Ce 19 mars 2024, l’agence d’informations spécialisée News Tank Mobilités organisait à Paris-Sorbonne son événement annuel, « le Think Mobilités 2024 », en présence de nombreux décideurs sur le thème « Décarbonation des mobilités : quels investissements, coordination et compétences ? ».

Étaient notamment présents les directeurs généraux d’agences de l’Etat (ADEME, CEREMA), des chercheurs, des responsables d’opérateurs de transports (SNCF, KEOLIS, RATP, Transdev, Vinci Autoroutes…), des parlementaires nationaux et européens, des opérateurs de compétences, l’organisation patronale UTP… Les débats ont porté sur la coordination des acteurs dans le cadre des jeux olympiques de Paris 2024, l’adéquation des normes européennes à un changement de modèle avec l’interdiction des moteurs thermiques, les bonnes pratiques en Outre-Mer et à l’étranger, la question de la recharge des véhicules électriques qui pose encore beaucoup de questions d’intéropérabilité, le problème de financement des infrastructures qui conduit à chercher de nouveaux modèles (société des grands projets qui adosse des emprunts à une fiscalité affectée) et de nouvelles sources (manne des concessions autoroutières qui à l’échéance des contrats 2030-2031 pourrait être mise à contribution pour financer 8 milliards d’euros d’investissements nécessaires notamment aux RER métropolitains).

La FGTE, représentée par son secrétaire général adjoint Sébastien Mariani, a participé à une table ronde sur « les besoins en formation liés à la décarbonation des mobilités » : l’occasion de revendiquer un vrai statut pour sécuriser le salarié des transports dans son emploi et son employabilité face à ces importantes transformations.

Si la transition écologique dans les transports emporte un changement des modèles de déplacements, il faut en effet que cette évolution fasse sens de bout en bout pour les travailleurs.

Les salariés du transport ne produisent généralement qu’une partie de la chaîne de mobilités utilisée par les citoyens. La problématique de la formation professionnelle des salariés des transports en lien avec la transition écologique s’inscrit dans un environnement plus large : comment les citoyens sont-ils également informés et formés à une décarbonation de leurs déplacements, notamment par les acteurs de l’éco-mobilité présents dans les territoires ? Comment les partenaires sociaux sont-ils formés à la co-construction d’un cadre social adapté à ces nouveaux enjeux au sein des entreprises de transport (forfait mobilité durable, plan de mobilité employeur ou inter-entreprises…)? Comment les salariés sont-ils eux-mêmes sensibilisés et formés à une décarbonation de leur mobilité individuelle (fresque des mobilités…) ?

Ce préambule étant posé, la transformation écologique des activités induit des conséquences sur l’emploi et l’employabilité. Face à ces évolutions la préoccupation de la FGTE-CFDT est de sécuriser les salariés dans le changement et de baliser les bons chemins pour une évolution professionnelle positive dans le cadre de cette transition.

3 configurations sont à distinguer :

  • Se former pour entrer dans un emploi des mobilités décarbonées
  • Se reconvertir pour aller vers un emploi des mobilités décarbonées
  • Se former aux nouveaux gestes dans un emploi qui se transforme dans le cadre de la transition écologique
  • « Concernant le recrutement, nous avons un défi important à relever en matière d’emploi. Le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) a chiffré le déficit d’emplois à 384 000 dans l’ensemble des transports d’ici à 2030. Nous aurons besoin de 45 000 conducteurs en plus. Pour attirer des salariés, il faut un récit positif autour des emplois de la mobilité (voir les programmes « Futur en train » ou « Bouger les lignes »). Mais il faut aussi orienter les jeunes tout en féminisant les métiers des transports et en intégrant des travailleurs en situation de handicap. La FGTE recommande d’utiliser des dispositifs sociaux comme les contrats de ville et mener des actions de médiation pour valoriser les emplois des mobilités décarbonées, qui sont par nature des emplois de proximité vecteurs de vitalité des territoires et de lien social.

Comme l’a démontré le rapport européen Green Comp, la transition écologique fait aussi appel à des compétences transversales comme l’adaptation au changement, la compréhension des interdépendances… Ces compétences qui seraient à intégrer aux formations initiales contribueraient à l’attractivité des métiers des transports en apportant plus d’émancipation pour les salariés (capacité d’initiative et d’intégration accrue aux collectifs de travail, ouverture de parcours professionnels…). On s’aperçoit que parmi les apprentis issus des CFA mobilités qui ne poursuivent pas, une part importante a des défauts d’adaptation à des règles très contraignantes. La capacité d’adaptation est donc aussi un aspect important. Nous avons donc besoin de travailler aussi sur ces compétences transversales.

  • Concernant la reconversion professionnelle, le principal enjeu est la sécurisation pour le salarié afin d’assurer une continuité de l’emploi et de la rémunération pendant qu’il est en transition. Pour faciliter l’accès aux formations nécessaires à la reconversion, il s’agirait d’abord de former les conseillers en évolution professionnelle (CEP), afin qu’ils orientent davantage les salariés vers les métiers des mobilités décarbonées. Il y aurait aussi beaucoup à faire pour améliorer le projet de transition professionnelle. Actuellement, il n’est pas ouvert aux demandeurs d’emploi. C’est l’une des revendications de la CFDT que de l’ouvrir aux demandeurs d’emploi. Par ailleurs, la démission / reconversion permet certes de toucher l’indemnité chômage pour se former, mais celle-ci diminue au fur et à mesure de réformes régressives et la durée d’indemnité peut donc se révéler insuffisante pour réaliser la formation utile. Lorsqu’on s’oriente vers un métier de la mobilité décarbonée, La FGTE-CFDT revendique l’accès à un dispositif d’indemnisation plus longue.

Dans le ferroviaire, la CFDT a obtenu l’inscription à l’agenda social de branche d’un projet d’accord sur la sécurisation de l’emploi. Au sein de la branche, nous pouvons imaginer des dispositifs qui permettent de sécuriser les salariés en transition professionnelle. Il existe des outils dans le Code du travail comme la mobilité volontaire sécurisée qui permet au salarié d’exercer une activité dans une autre entreprise tout en gardant la possibilité, pendant une certaine durée, de revenir dans son entreprise d’origine. Nous pourrions là aussi prioriser ce dispositif sur les mobilités décarbonées dans le cadre d’un accord de branche.

  • Enfin, concernant la transformation des métiers, l’enjeu est l’accompagnement des salariés dans la formation aux nouveaux gestes. Les métiers concernés sont nombreux à commencer par ceux de la conduite (écoconduite, nouveaux véhicules avec la fin du train diésel à l’horizon 2030, les nouvelles motorisations dans le transport public urbain…), de la maintenance des infrastructures (normes environnementales) ou matériel (nouveaux véhicules), mais aussi la gestion du patrimoine foncier et immobilier, l’ingénierie… Les répercussions sont multiples pour le salarié. Il y a d’abord le temps de formation, pendant lequel il n’exerce pas son activité. On lui demandera aussi parfois d’exécuter de nouvelles tâches (l’écoconduite par exemple) et d’être plus polyvalent. À la CFDT, nous estimons qu’il faut valoriser ces nouvelles tâches dans la rémunération, mais aussi sécuriser le salarié durant les temps de formation. Dans la mobilité, les primes d’activité sont importantes. Il faut donc garantir que le salarié en formation ne s’expose pas à un déficit de rémunération en mettant en place des compensations adaptées.

En bref ce que la FGTE-CFDT revendique, c’est un statut de salarié des transports dans la transition écologique.

Pour passer à une mise en œuvre effective d’un grand plan de formation des salariés de transports en vue de la transition écologique nous avons trois défis à relever entre les acteurs sociaux du secteur de la mobilité :

  • Une plus grande transversalité entre les filières et les acteurs (comités stratégiques de filières, opérateurs de compétences, branches professionnelles, COP régionales…);
  • Une visibilité pluriannuelle sur les investissements publics dans la mobilité dont découlent directement les besoins en formation (quid des 100 milliards d’euros nécessaires au réseau ferroviaire, du financement des services express régionaux métropolitains…)  et un pilotage de la trajectoire nationale associant les partenaires sociaux ; pour rappel, la FGTE CFDT revendique un conseil national des mobilités, de la logistique et du développement durable associant tous les acteurs stratégiques pour ce faire ;
  • L’intelligence collective pour mener des diagnostics et des formations en commun ; c’est notamment une possibilité ouverte par l’accord national interprofessionnel sur la transition écologique que de pouvoir organiser des formations communes directions/organisations syndicales visant à traiter de la situation concrète de l’entreprise en réalisant des plans d’actions en commun pour anticiper l’adaptation à la transition écologique.

DÉCLARATION LIMINAIRE AUX NAO DE BRANCHES À L’UTP 2024

SALAIRES MINIMAS CONVENTIONNELS

L’UTP nous a envoyé le « rapport de branche » pour présenter les NAO sur les minimums conventionnels de branche.
Il est bon de rappeler que les 6 premiers coefficients sont forfaitisés, du 145 au 190.
Le coefficient 170 étant le premier coefficient des ouvriers OP1, le 185 le deuxième OP2
Nous comprenons pourquoi il est difficile de recruter à la maintenance.
Le coefficient 190 est aussi forfaitisé et c’est le dernier avant le coefficient de conducteur receveur le 200 !

Depuis le 1 janvier 2019, le SMIC a augmenté de 16.15 % alors que la valeur du point conventionnelle n’a augmenté que de 10.18%.
Il faudrait donc presque 6% pour compenser l’augmentation du SMIC et la smicardisassions des minimas conventionnels.


Mais l’UTP prend de tout temps le même indicateur pour la revalorisation des salaires qui pour 2023 est de 4.9% ce qui devrait déjà permettre de revenir à quelque chose de plus cohérent et pour
rattraper le retard pris nous demandons 5,4 % pour être en lien avec la politique des petits pas de l’UTP sur les minimas.

Nous demandons aussi :
La mise en place d’un calendrier pluriannuel permettant la mise en place d’un 13ème mois conventionnel. Pour rappel, plus de 90% des salariés de la profession l’ont par accord d’entreprise. Pour les salariés non couverts par un accord d’entreprise, il nous revient de faire preuve d’ingénierie sociale pour transformer progressivement les primes existantes (prime vacances, prime de noël, …) en un véritable 13ème mois ;

Une harmonisation de la grille d’ancienneté pour tous les salariés par la mise en place d’un palier à 25 % pour 25 ans d’ancienneté, d’un palier à 30 % pour 30 ans d’ancienneté et d’un palier à 35 % pour 35 ans d’ancienneté. Il s’agit d’une mesure de justice sociale afin de gommer une différence de traitement, que rien ne justifie à ce jour, entre les salariés du collège ouvrier et employés et le personnel agent de maitrise, technicien, ingénieur et cadre. La mise en place d’un palier supplémentaire tient compte de l’allongement des carrières suites aux réformes successives d’allongement de la durée du travail avant le départ à la retraite.

Vous prenez dans le rapport de branche les salaires moyens de la branche ouvrier 2310 € net, employé 2430€ net, aujourd’hui nous sommes réunis pour les minimas de branche et pas pour les salaires moyens.

Pour l’ouvrier c’est plutôt 1793€ brut ( coef 185 CCN ) et non 2310 € net !

Sur les statistiques des salaires par rapport au SMIC les salariés des TUV sont moins mal loti que les routiers et que l’ensemble des CCN sur le papier, mais nos salariés aux minimums conventionnels ont des coefficients forfaitisés et loin des moyennes. Le Conducteur Receveur à la CCN est à 1884 € brut ! soit 1450 € net !

Attractivité des métiers vous avez dit !

Vous précisez aussi que moins de 3% des salariés sont en dessous de 1.2 SMIC c’est peu mais c’est trop.
Nos revendications s’imposent donc, d’autant que les entreprises vont pouvoirs utiliser comme bon leur semble ( si l’accord est signé ) la cotisation conventionnelle avec des réserves qui culmine à environ 15 millions d’Euros, qui, à la base depuis 1996 servait à former les salariés sur la sécurité des biens et des personnes mais à cause d’un manque d’attractivité de nos métiers et un sous-effectif maintenant récurrent, les entreprises ne permettent plus aux salariés de faire les formations pour la prévention de l’insécurité malgré des chiffres d’agressions qui ne cessent d’augmenter.
Nous attendons donc des propositions sérieuses de l’UTP.

Réponse de l’UTP :

La dernière proposition de l’UTP est la suivante :
3% d’augmentation au 1° janvier 2024,
Puis 1 % d’augmentation au 1° mai 2024.
Valeur du point au 1° mai 9.80 €
Les 5 premiers coefficients sont forfaitisés.

Santé au travail et changement climatique 

A la suite d’un avis du CESE le conseil fédéral de la FGTE s’empare de la question !

On le sait : la production économique a des conséquences sur le réchauffement climatique. Cependant, le dérèglement climatique induit aussi des risques sur les conditions de vie au travail et c’est particulièrement le cas pour les professions des transports et de l’environnement.

Lors de son conseil fédéral du 21 décembre la FGTE a débattu avec le groupe mutualiste Vyv sur les liens entre le dérèglement climatique et les conditions de travail et sur la nécessaire adaptation des métiers du transport au changement climatique, par exemple en tenant compte des périodes de fortes chaleurs. Un sujet dont les délégués doivent s’emparer au sein des entreprises, dans le cadre de la négociation d’accords comme dans le rôle des CSE dans ses compétences environnementales et de sécurité au travail, ainsi que l’a relevé un récent avis du CESE.

Dans le cadre de la commission travail-emploi du CESE, la FGTE a activement contribué à un avis d’avril 2023 intitulé « Travail et Santé-environnement : quels défis à relever face au dérèglement climatique ? ». Cet avis pointe la nécessité d’une « approche globale et préventive dans la conception et la mise en œuvre des politiques de santé au travail » face à « l’importance croissante des risques environnementaux ».

Parmi les solutions préconisées par le CESE :

  • Renforcer la formation des professionnels de santé sur les liens entre santé au travail et santé environnement ;
  • Une campagne nationale pour que les employeurs intègrent dans les documents uniques d’évaluation des risques professionnels (DUERP) les risques environnementaux ;
  • Faire de cette actualisation des DUERP intégrant les risques environnementaux une condition des aides publiques et exonérations consenties aux entreprises ;
  • Renforcer le droit à la formation des élus et mandatés pour leur permettre d’exercer pleinement leur compétence en matière environnementale et de santé-environnement ;
  • Prévoir des formations communes salariés-employeurs sur le dialogue social -comme la FGTE les pratique dans certaines entreprises- pour le traitement de cette problématique d’adaptation des conditions de travail au changement climatique ;
  • Intégrer l’impact du dérèglement climatique sur les conditions de travail dans les thématiques du dialogue social dans une logique de prévention (négociations collectives d’entreprise et de branche, notamment dans le cadre des fonds du haut degré de solidarité des complémentaires santé)
  • Pour limiter le risque d’exposition des travailleurs et travailleuses aux températures élevées intégrer le risque canicule en tant qu’intempéries (BTP) et étendre un dispositif similaire aux autres branches professionnelles exposées. Beaucoup de branches du transport et de l’environnement (gestion d’infrastructures, conduite de véhicules, logistique…) sont directement concernées.
  • Renforcer le droit d’alerte en maltière de santé-environnement et inscrire l’écoute des salariés parmi les principes de prévention inscrits dans le code du travail.

Avec l’aide des experts de Vyv, les débats au sein de notre conseil fédéral ont permis de resituer nos activités des secteurs du transport et de l’environnement dans les différents scénarios de réchauffement climatique et d’identifier certains risques sur les conditions de travail propres à ce périmètre. Notre conseil a établi que dans chaque entreprise et chaque branche les délégués et négociateurs de la FGTE doivent dès à présent s’emparer de cette question qui concerne directement la protection de la santé des salariés, et en faire une nouvelle priorité de l’action syndicale et de notre développement.

Une campagne de formation sera prochainement lancée par la FGTE sur la base d’un module de notre institut Artis afin d’outiller nos représentants dans les branches, les territoires et les entreprises sur la compétence en matière environnementale qui intègrera la prévention en santé-environnement au travail en lien avec le dérèglement climatique.

Pour lire l’avis du CESE, cliquez ici

Pour revoir la présentation du groupe Vyv au conseil fédéral FGTE : cliquez ici

Avis CESE commission européenne

Les préconisations du CESE sur les mobilités en territoires peu denses rapportées auprès de la Commission européenne.

Chaque année, la représentation de la Commission européenne en France et le Secrétariat général pour les affaires européennes (services du Premier Ministre) doivent rendre compte dans une réunion publique de l’utilisation des fonds du plan de relance. Cette année cet événement s’est déroulé le 24 octobre à Paris.

L’essentiel des financements européens pour la relance est regroupé dans un fonds dénommé Facilité pour la reprise et la résilience de 723 milliards d’euros, dont plus de 40 milliards d’euros pour la France.

Cet événement a été l’occasion, lors d’une table ronde, de confronter les préconisations du CESE, auxquelles la FGTE-CFDT a largement contribué, avec les réalisations du plan de relance européen en France.

Au regard de la large participation citoyenne (plus de 10 000 répondants),  S. Mariani, rapporteur de l’avis du CESE, a pointé l’utilité des financements du plan de relance européen qui ont porté sur :

  • Les transports collectifs du quotidien (environ 5 milliards d’euros de la part française du plan). C’est la première demande des citoyennes et des citoyens qui se sont exprimés, et pour cause ! la France a, plus que ses voisins européens, délaissé l’investissement dans les transports collectifs dans les territoires ruraux. Ainsi il faut en moyenne plus de 3h en France pour réaliser en transports en commun un trajet de 50 km contre environ 2h en Allemagne. Quant aux lignes ferroviaires régionales, sur 8000 km, 3000 km sont dans un bon état stable quand les 5000 autres kilomètres sont dans un état moyen ou mauvais sans amélioration.
  • Le développement des mobilités douces, notamment pour les trajets courts, qui est la deuxième aspiration des citoyennes et des citoyens, est financé à hauteur de 900 M€ par le fonds européen essentiellement pour le développement des infrastructures cyclables. C’est une bonne chose, mais le CESE préconise de repenser encore plus fortement une utilisation mieux partagée de la route qui traiterait aussi le cas d’autres véhicules légers que le vélo (motorisés ou non).
  • Pour 900 M€, le plan européen finance aussi le bonus écologique pour accéder à un véhicule propre ainsi que les bornes de recharge. Cela correspond également à une aspiration des citoyens consultés par le CESE qui préconise cependant de mieux cibler les aides en fonction d’un critère de ressources et d’une différenciation géographique et de financer plus largement l’usage (pas seulement l’acquisition). La mobilité individuelle doit aussi repenser un modèle de véhicule plus léger.

Lors de ce colloque de la Commission européenne, le CESE a également dressé une forme de bilan d’étape de la loi d’orientation des mobilités (LOM). Cette loi a posé toutes les problématiques mais beaucoup de chemin reste à parcourir. C’est pourquoi le CESE préconise une nouvelle loi d’orientation et de programmation qui prolongerait les objectifs de la LOM, tout en se donnant les moyens d’un vrai changement de modèle.

Le rapporteur du CESE a ainsi souligné le défi de l’investissement nécessaire en chiffrant le besoin à 30 Mds€ pour les lignes ferroviaires régionales sur 10 ans, 5 Mds € pour les autocars express sur 10 ans, le triplement pendant 10 ans du fonds dédié au soutien des commerces de village… Autant de préconisations que la FGTE-CFDT partage et porte dans ses revendications en même temps que l’indispensable travail à réaliser pour améliorer l’attractivité des métiers des transports dans les territoires !

Enfin, il est primordial de relever le défi d’un accompagnement humain, en mettant en place un vrai réseau d’ambassadeurs des mobilités pouvant apporter conseil, sensibilisation et formation en proximité des citoyens, mais aussi en ayant la compréhension des situations sociales du plus grand nombre dans le cadre d’une aide globale en fonction des ressources -c’est l’idée d’un « forfait mobilité durable citoyen »- ou par des adaptations spécifiques pour les populations les moins favorisées de certains territoires (aides ciblées et dérogations pour l’accès aux ZFE par exemple).

Cette table ronde a été l’occasion d’échanges nourris avec le secrétariat à la planification écologique, des élus locaux et des représentants de la commission européenne. La FGTE-CFDT continuera à relayer à son niveau nombre des préconisations du CESE qu’elle partage.

Pour revoir cet événement de la Commission européenne en vidéo.

Assemblée Générale Mittelwihr

C’est à Mittelwihr, près de Colmar que s’est tenue la douzième Assemblée Générale de l’Union Fédérale des Retraités Transports Environnement. A cette occasion, plus de 50 militants en provenance de toutes les régions de France se sont déplacés pour faire le bilan des années passées (le rapport d’activité) et tracer des perspectives d’avenir (la résolution générale).

Il faut déjà dire que le cadre de travail était idéal puisque nous séjournions en plein vignoble et en pleine période de vendanges.

Pour autant, les deux journées de l’Assemblée Générale, les 3 et 4 octobre 2023 n’ont pas été de trop pour aborder tous les sujets à l’ordre du jour, tant l’actualité était riche en événements, heureux ou malheureux.

Il est bien évident que notre UFR et ses militants se sont inscrits dans les actions menées par la confédération, l’UCR et notre fédération, la FGTE. La crise COVID est venue perturber quelque peu notre fonctionnement, mais nous nous sommes retrouvés nombreux  aux différentes manifestations organisées contre le recul de l’âge légal à 64 ans. Ce fût l’occasion de revoir des vieux copains…perdus de vue et d’en faire adhérer certains.

Notre résolution générale était articulée autour de neufs axes forts dont le pouvoir d’achat, le droit à la santé et à une complémentaire santé, le droit à la mobilité, la formation, la communication le développement et la syndicalisation.

Nous avons d’ailleurs organisé un débat autour du développement et pointé du doigt ce qui pouvait constituer un frein au développement.

Marlène BOISSON représentait l’UCR. Stéphane BOURGEON, secrétaire général de la FGTE était présent ainsi que Michel HUGUES, Eric HUGON et Jean Louis SCHAMBER. Tous nous ont assuré qu’ils nous apporteraient leur soutien actif pour permettre notre développement, source d’avenir et…de survie!

Commission d’enquête parlementaire sur le fret ferroviaire: la CFDT dénonce un choix porteur d’insécurité juridique et de régression écologique et sociale !

L’union fédérale CFDT des cheminots a été auditionnée le 20 septembre par la commission d’enquête parlementaire sur le fret ferroviaire.

  • La CFDT Cheminots a pointé la contradiction entre l’impératif de transition écologique qui tarde à se concrétiser en France et une démarche proactive par laquelle le Gouvernement voudrait anticiper la décision de la Commission européenne qui enquête sur une aide d’Etat illégale dont aurait bénéficié Fret SNCF.

En fait cette prétendue aide a consisté à faire porter la dette du fret ferroviaire par la SNCF et la solution prônée par le Gouvernement pour  tenter de satisfaire la Commission consiste à supprimer la filiale Fret pour refilialiser ses activités dans deux nouvelles sociétés tout en remettant sur le marché 30% des contrats de transport de marchandises. Ainsi les nouvelles sociétés ne seraient plus « responsables » du bénéfice de la prétendue aide d’Etat. C’est ce qu’on appelle « la discontinuité ».

  • La CFDT Cheminots a rappelé, qu’en plus du risque de rupture qu’elle provoque avec les clients, cette discontinuité anticipée n’a reçu aucune assurance formelle de la commission européenne à ce stade, ce qui n’apporte aucune garantie sur l’abandon des poursuites.
  • Enfin la CFDT Cheminots a souligné que la discontinuité économique pourrait faire obstacle à la continuité des droits sociaux des salariés transférés pourtant prévue par l’article  1er de la loi nouveau pacte ferroviaire de 2018.

Cette situation de grande insécurité juridique est de nature à accroître la défiance voire la démobilisation des salariés.

Or, on ne fera pas davantage de report modal -comme l’ambitionne le Gouvernement dans la planification écologique en visant un doublement du trafic de fret ferroviaire et un gain de 4Mt de CO2 sur le transport de marchandises en 2030-avec moins de salariés et moins d’engagement!

Les cheminots de Fret SNCF ont déjà fait beaucoup d’efforts ces dernières années pour défendre et redresser le Fret ferroviaire. 

La CFDT Cheminots s’oppose fortement à cette solution du pire sur le plan écologique et social.

Retrouvez l’intégralité des auditions de la Première Ministre et des organisations syndicales en vidéo : Ici

Retrouvez l’extrait le l’intervention officielle de la CFDT Cheminots lors cette Commission : Ici

ASSISES DE LA MER A BORDEAUX 

L’exécutif de l’UFM CFDT ET SON INSPECTORAT ITF PRÉSENTS AUX ASSISES DE LA MER DE BORDEAUX 2024  pour porter comme chaque année la voie des navigants et des travailleurs portuaires .

Un rendez-vous incontournable pour l’avenir de nos espaces maritimes et des métiers qui les font vivre.

 Innovation et enjeux numériques étaient au cœur des débats :

    * La cybersécurité et l’intégration de l’intelligence artificielle dans les activités maritimes.

    * Les défis immenses mais aussi les opportunités que ces évolutions technologiques peuvent apporter à nos filières.

 Mais comment parler de progrès sans aborder les combats essentiels :Lutte contre le dumping social dans nos métiers maritimes.

    * Renforcement des contrôles pour une concurrence équitable et des conditions de travail dignes pour toutes et tous.

L’UFM CFDT reste engagée et vigilante sur ces sujets, car la justice sociale ne doit jamais être sacrifiée au nom de la compétitivité.

 Continuons à échanger, à innover et à construire ensemble un avenir durable pour nos océans et les métiers qui y sont liés.

Nomination nouvelle Inspectrice du maritime pour International Transport Fédération (ITF) FRANCE

L’Union Fédérale Maritime CFDT et la branche Transport Environnement CFDT FGTE sont fiers de vous annoncer la nomination comme inspectrice maritime ITF FRANCE de Madame CHRISTELLE GRISON.

Adhérente engagée CFDT, Christelle a brillamment passée toutes les épreuves de sélection ITF à Londres. Elle est Nommée officiellement par ITF sur la façade Méditerranée avec une prise de poste sur Marseille au 1er septembre 2024.

Elle intègre l’équipe des inspecteurs (trices) déjà en place sur tout le littoral et structurée dans une coordination des affiliés français ITF (CFDT / CGT / FO).

Le travail de l’inspectorat ITF maritime est reconnu, il reste indispensable face à toutes les dérives en termes de droits du travail des gens de mer.

Le nombre d’inspecteurs Français (trices) est au nombre de 5, Christelle en rejoignant Geoffroy LAMADE et Corine ARCHAMBAUD permet à la CFDT de garder son leadership international et assoit plus encore les valeurs de parité chères à nos structures.

L’UFM CFDT accompagnera et aidera Christelle dans ses nouvelles taches.

Bienvenue et bon vent Christelle dans la grande famille ITF.